Vers un modèle européen de la ville durable : de l’importance de la tarification environnementale
Par Olivier Koch, Directeur France d’EasyPark
Les villes sont en première ligne face aux défis environnementaux. En effet, on estime que 70% de la population mondiale vivra dans des zones urbaines d’ici 2050. Il est donc crucial d’anticiper cette transition de l’habitat, en priorisant la réduction des émissions de CO2, la gestion des ressources publiques et la protection des centres urbains. Ils apparaissent aujourd’hui comme les premières étapes qui conduiront vers d’autres transitions encore plus profondes dans les décennies à venir. Parmi elles, la tarification environnementale, encourageant des comportements de mobilités responsables et en générant des revenus pour les collectivités, se révèle être l’un des outils clés pour bâtir des villes durables. C’est ainsi qu’à partir du 1er octobre, Paris introduira une tarification spécifique pour les SUV, illustrant cette approche. Ce modèle, pour lequel Paris fait déjà office d’exemple pour d’autres pays comme l’Allemagne, pourrait devenir la norme à l’échelle continentale.
La ville de demain se construit aujourd’hui, pas à pas
La tarification environnementale pourrait constituer un puissant moteur pour promouvoir la mobilité verte. Elle s’inscrit dans une série de mesures visant à transformer les villes, tout comme les Zones à Faibles Émissions (ZFE) et les Zones à Trafic Limité (ZTL), qui encouragent les citoyens à modifier leurs comportements en matière de transport. Par exemple, des initiatives telles que la taxation des véhicules polluants, illustrées par la zone ULEZ (Ultra Low Emission Zone) à Londres, ont permis de réduire de près de 50% le nombre de véhicules les plus anciens et polluants circulant depuis juin 2023. Cette démarche souligne l’efficacité des mesures incitatives pour favoriser des choix de transport plus durables.
Cette approche participe à diminuer la pollution de l’air et la congestion urbaine ; les habitants ainsi que les visiteurs sont donc invités à se déplacer autrement grâce aux véhicules électriques, les transports en commun ou autres moyens permis grâce aux mobilités douces. Mais ce mécanisme de tarification n’a pas uniquement pour objectif de réduire la pollution et la congestion urbaines. Cette application vise à être un levier financier pour les villes, en leur permettant de générer des revenus qui pourront être réinvestis dans des infrastructures plus durables. Les fonds ainsi générés peuvent alors participer, par exemple, à moderniser ou agrandir un réseau de transports en commun, ou bien à installer des bornes de recharge pour véhicules électriques dans toute la ville.
L’impact sur les centres-villes est également à mettre en lumière : en restreignant l’accès des véhicules polluants, les villes incitent à un retour vers des zones piétonnes, l’élargissement des espaces verts, et la manière dont on repense la place des commerces et autres espaces de vie dans la ville. On peut par exemple citer l’exemple des « super-îlots » de la ville de Barcelone, qui ont été intronisés dans le cadre d’un plan de mobilité urbaine général afin de diminuer le trafic automobile et la pollution. Grâce à ce modèle, certains quartiers ont ainsi constaté une nette baisse du niveau de pollution - c’est par exemple le cas du quartier autour du marché de Sant Antoni, qui a connu une diminution de 25% des niveaux de NO2 et de 17% des niveaux de particules PM10, toutes deux reconnues comme nuisibles pour la santé humaine.
Cependant, il est crucial que cette transition soit juste et inclusive. Pour éviter que la nouvelle taxe ne soit perçue comme un fardeau pour les ménages vulnérables, il est essentiel d'instaurer des mécanismes de soutien tels que des réductions sur les abonnements aux transports publics et des subventions pour l'achat de véhicules électriques, tout en déployant à grande échelle les bonus écologiques instaurés par le gouvernement français pour garantir l'accès à des véhicules moins polluants pour tous.
La transition vers une mobilité électrifiée : un modèle européen en construction
La période 2025-2035 sera décisive pour l’avenir de la mobilité en Europe. Une première réglementation entrera en vigueur le 1er janvier prochain, obligeant l’installation d’une borne de recharge (au minimum) pour les entreprises possédant plus de 20 places de stationnement. Cette transition culminera en 2035 avec l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs.
Cette décennie sera donc cruciale, puisqu’elle va poser les bases d’une nouvelle ère qui viendra participer à combiner les intérêts économiques et écologiques, à travers l’électrification des transports. Un modèle, encore une fois européen, de ville durable est ainsi indispensable pour relever ces défis et assurer une mobilité plus propre et inclusive.
C’est ainsi que Paris peut avoir un rôle à jouer. En profitant de la bonne tenue des Jeux Olympiques, notamment dans la gestion des transports, elle reste à l’avant-garde avec l’intronisation de sa tarification pour les SUV. D’autres villes françaises, comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg, pourraient également envisager de suivre cet exemple. À l’échelle européenne, des villes comme Londres et Stockholm ont déjà prouvé l’efficacité de ces dispositifs, constatant une amélioration notable de la qualité de l’air (16 % de diminution de CO2 dans les zones concernées à Londres et 14 % à Stockholm) en plus d’autres bénéfices.
Ainsi, la tarification environnementale s’impose comme un levier puissant pour répondre aux enjeux climatiques et urbains actuels. En optimisant l’utilisation de l’espace urbain, en favorisant l’électrification des véhicules et en renforçant l'attractivité des centres-villes, elle permet de façonner un futur plus durable. Néanmoins, pour être une réussite, cette transition doit s’accompagner de mesures d'inclusion sociale et d'une collaboration étroite avec les acteurs privés, afin d'offrir des solutions innovantes et accessibles à tous. En s'inspirant des modèles déjà en place dans certaines villes pionnières dont fait désormais partie Paris, l’Europe a une opportunité unique de mener cette révolution en matière de mobilité.
Contact presse
Dave Souza
EasyPark en France
Le Groupe EasyPark est le principal fournisseur et conseiller en services du stationnement digital dans le monde. Présent dans plus de 20 pays, 4200 villes, et collaborant avec 5000 opérateurs de stationnement, le groupe EasyPark travaille en partenariat avec les villes pour stimuler la digitalisation et améliorer la fluidité urbaine grâce à des analyses basées sur les données et des solutions avant-gardistes pour rendre les villes plus agréables à vivre. Depuis 2016, EasyPark facilite le stationnement en France. Avec une présence dans plus de 100 villes, EasyPark aide les conducteurs à gagner du temps et de l'argent en trouvant et gérant leur stationnement de manière simple et efficace.
Olivier Koch
Directeur France
Membre de l’équipe EasyPark depuis 2016, Olivier Koch se consacre à l’amélioration des services de stationnement à travers la France. Il a dirigé l'initiative visant à rendre les services d’EasyPark disponibles dans plus de 100 villes, aidant à la fois les entreprises et les conducteurs à gérer plus efficacement le stationnement. En étroite collaboration avec les municipalités et les opérateurs de stationnement, Olivier Koch soutient des initiatives visant à rendre les villes plus agréables à vivre et à améliorer l’expérience quotidienne des conducteurs partout en France.